La peur de notre propre vulnérabilité

En apparence, il s'agit d'une simple question couramment utilisée pour engager ou relancer une discussion. Pourtant, dans certains contextes, ou à certains moments de notre vie, nous n’avons pas envie de parler de nous. La question rituelle devient alors vite pesante. En cas de forte introversion, d'anxiété ou de phobie sociale, parler de soi peut sembler encore plus insurmontable.

Dans tous les cas, cette question nous invite à nous exposer. Elle met le projecteur sur notre personne : nous pouvons alors nous sentir vulnérables. Selon le dictionnaire CNRTL, vulnérable signifie : « Qui peut être attaqué, atteint facilement » ou encore « Très sensible aux attaques morales, aux agressions extérieures ». Selon cette définition, la vulnérabilité serait synonyme de faiblesse.

Mais pourquoi craindre d'être attaqué⋅e ou agressé⋅e par une simple question ? Quelles sont les peurs plus profondes qui peuvent se manifester ?

La crainte de ne pas pouvoir décrocher

« Tu fais quoi dans la vie ? » : cette question est faussement ambiguë. De prime abord, elle semble ouverte. Certaines personnes s'en amusent en répondant de manière poétique, humoristique, créative... Ce qui crée généralement des moments cocasses, en décalage avec les codes sociaux.

Nous savons en réalité que la véritable question est : « Quel est ton métier ? ». Le travail occupant une place centrale dans notre société, s'y intéresser peut sembler naturel. Pourtant, devoir répondre à cette question dans nos moments de loisirs peut donner l'impression d'être en permanence dans un entretien d'embauche. Et de ne pas avoir de moments pour véritablement décrocher, déconnecter voire se détendre. Pas même en soirée...

La peur de l'étiquetage et du jugement

Ce que nous pouvons craindre également, c'est d'être étiqueté⋅e et jugé⋅e par les personnes avec qui nous discutons. Dans un monde où la compétition prime, le statut social revêt une grande importance. Nous pouvons alors redouter la réaction de l'autre, qui en dit souvent long sur la manière dont il ou elle considère notre métier.

À certains moments de notre vie, comme lorsque nous sommes au chômage, l'effet peut être encore plus douloureux... Au point de susciter parfois des stratégies d'évitement d'interactions sociales.

La conscience d'un problème d'alignement

Ce jeu social peut mettre à jour une crise de sens plus profonde encore. Cela arrive quand nous présentons notre métier, tout en ressentant intérieurement un malaise en nous écoutant. Pas seulement parce que nous peinons à trouver les bons mots ou parce que nous jugeons notre manière de nous exprimer. Plutôt parce qu'au fond nous ne sommes pas ou plus à l'aise avec l'idée de faire ce métier. Et donc d'en parler.

Qu'est-ce qu'un problème d'alignement, ou de congruence comme disent les coachs ? C'est par exemple le fait qu'il y ait un décalage entre :

• Ce à quoi nous croyons : nos valeurs, nos convictions...
• Et ce que nous faisons : notre métier, si nous considérons la sphère professionnelle.

La conscience d'un manque d'alignement peut mener à une véritable crise de sens, un conflit interne. La dissonance devenant trop forte entre les convictions personnelles d'un côté, et les activités professionnelles de l'autre. Les facteurs ou événements pouvant révéler un désalignement sont nombreux : burn-out, nouvelles responsabilités, retour de vacances, réorganisation, crise écologique et climatique, séparation, naissance d'un enfant... Dans certains cas, une simple question suffit à nous faire prendre conscience de notre malaise : « Tu fais quoi dans la vie ? ».

Et vous, vous réagissez comment quand on vous demande ce que vous faites dans la vie ?

Si vous souhaitez trouver du sens dans votre vie professionnelle ou personnelle, le coaching peut vous y aider. Réservez un créneau découverte de 30 minutes - gratuit et sans engagement - pour que nous en discutions